Est-ce une honte d’avoir des problèmes, d’être différent ? Cela ne devrait pas, pourtant, c’est belle et bien le cas pour moi. Ma maladie m’empêche de faire des choses, je ne peux pas faire de sport, vivre normalement, faire des manèges à sensations. Le simple fait de regarder un film d’horreur est proscrit de ma vie. Ce n’est pas un monde dans lequel vivre sereinement, je le conçois parfaitement. Malheureusement il est ainsi fait, que je ne puisse pas changer le destin qui met tracé. C’est comme un cadenas bloqué, impossible à ouvrir. Une clé, une pince n’y parviendrait pas. Comment est-ce possible, la génétique, les chromosomes... La science de la vie. 

Pour que je ne pose pas de questions, toutes les deux minutes, mes parents m’avaient expliqué tous les détails de ma maladie depuis mon plus jeune âge. Cela devait néanmoins rester secret. Il me fallait éviter d’en parler pour ne pas passer pour une folle selon leur dire. À un certains âge, difficile de se contenir devant la foule. C’est comme dire non à un enfant, il fera tout le contraire parfois. Je devais prendre des médicaments au quotidien. Plusieurs fois par ans, visite médicale a l’hôpital, chez des spécialistes. Dure dure de se faire des amis lorsque l’on ne peut pas faire grand chose.
L’école primaire/maternelle ne, c’était pas si mal déroulé finalement. Les professeurs faisaient attention à ne pas me faire faire de l’exercice, pendant les récréations, je devais rester « travailler » en classe. Toutes excuses est bonne pour me faire rester assise sur une chaise. J’ai droit à mon téléphone pour écouter de la musique et passer le temps pendant que les autres s’amusent dans la cours. Après l’école, je suis conduite à la maison par mes parents qui viennent tous les soirs. Chaque minute, seconde de la journée est calculé. Pas le temps de s’ennuyer. Il ne faut pas que j’aie envie de faire des choses interdites comme du sport ou des activités trop intenses. 
 
Ils ont tellement peur qu’on les prennent pour des ovnis, même moi que le silence est de rigueur quant à ma maladie. Parfois, je ne suis pas bien. Aucun ami, personne à qui parler, raconter ce que je vis, avec qui rigoler. Ce n’est pas marrant tous les jours. Heureusement, j’ai un ordinateur. Il me permet d’écrire, écouter de la musique, regarder des vidéos et j’en passe. Mes parents ont voulu me faire plaisir alors ils ont fait faire un ordinateur sur-mesure. Ce n’est pas un PC fixe, mais portable pour que je puisse me mettre avec eux dans le salon et être dessus en même temps. Je n’y suis pas obligé, mais c’est préférable. S’enfermer dans sa chambre n’est pas bon pour le moral par moment. Il faut avoir un peu de compagnie pour avancer. 

Depuis petite, je me suis habitué à la situation. Quand on est enfant, on peut utiliser son imagination pour s’amuser. Des fois, je passais des après-midi à imaginer des mondes merveilleux avec ma mère. Ce fut une époque magnifique. Arrivé en CM2, je grandissais très rapidement, un peu comme une plante verte qui est placée à l’endroit parfait. Je commençais aussi à penser à des amis. Je rêverais d’avoir des amis. Pour une personne normale, ce genre de questions n’arrive sûrement jamais. Pour mois, souvent puis je comprends que ce n’est pas possible. Cette dernière année d’école primaire s’était bien déroulée. Aucun changement notable nulle part.

L’évolution est arrivée lors de mon entrée au collège. C’est une étape importante dans la vie d’une jeune fille. Envie de vivre normalement. Pas le droit au sport, mais autorisation d’aller dans la cours. L’occasion parfaite pour me faire des amies. Cette année serait complètement différente des autres. Je songeais à me faire des amies. Il était même question que je ne parle pas de ma maladie aux professeurs de l’école. Seulement la direction serait au courant avec le corps médicale du collège. Pour plus de sécurité, mes parents m’ont inscrit dans une école privée. Ça coûte un peu chère, mais ils préfèrent. Il y a un uniforme à porter au quotidien. J’aime bien ce genre de chose. Non pas parce que c’est joli, mais, parce que cela permet d’être sur un pied d’égalité. Le bonus, pas de prise de tête le matin pour savoir quoi mettre. C’est une chose géniale. Le premier jour était particulier. Tout me semblait géant. Je ne connaissais rien. La cours était immense, pour connaître ma classe, je devais aller lire les panneaux d’affichage. Pleins de nouvelles choses arrivaient. Je n’étais pas prête pour tan de nouveauté. Ce n’est pas grave, je vais m’y faire, me disais-je. Premier jours égale découverte. Après ça ira tout seul. 

Peu de temps après avoir lu les panneaux, une jeune fille venait me parler. Je me sentais comme un poisson dans l’eau. Ma maladie dans un placard, rangé. Personne au courant, tout devait bien se passer. Au fil de l’eau, nous sommes devenu amies. Je ne parlais que peu de ma vie. Elle n'était pas intéressante. Et puis je préférais écouter celle de ma nouvelle amie. C’était plus joyeux. Par moment, je me sentais seul. Personne avec qui parler de ce que je vis. Personne pour me dire que tout va bien. Pour me réconforter, passer du temps avec moi lorsque je ne peux rien faire. C’était comme vivre dans un autre monde. Le temps passait à une vitesse folle. Je ne voyais pas défiler les jours, les heures, les minutes. Tous les soirs, j’avais beaucoup à raconter. Les professeurs, les élèves, les petites choses que j’apprenais au fil des jours. Mes parents étaient contents de l’entendre. Ils voyaient que je me trouvais bien dans ce collège. La réalité en était autre. Je ne me sentais pas très bien du fait que je ne pouvais parler à personne de ma maladie. 
 
Ma nouvelle amie avait l’air de bien m’apprécier. Je pensais pouvoir lui faire confiance. On passait nos journées à parler, rigoler. Le premier semestre avait défilé à toute vitesse. Après les vacances de Noël le temps été venu de lui dire, avouer mon secret. Je n’avais plus de temps à perdre avec cela. Si elle devenait mon amie pour plusieurs années, il fallait qu’elle sache à quoi s’attendre. Et puis ce n’est pas la fin du monde. Je vis avec depuis toujours. Espérons qu’elle ne réagisse pas mal. Je luis avais dis un après-midi ou nous avions pas cours et qu’elle voulais que je vienne chez elle. Je ne pouvais pas patienter plus longtemps. Ça me démangeais trop. Surprise, elle n’a pas réagi de suite. Elle était restée sans voix. Personne ne se douterait de ça. Les questions sont venues presque comme une vague d’eau. Je n’ai pas pu répondre à la première question que la suivante était déjà posée. Il fallait qu’elle ralentisse un peu le rythme pour pouvoir avoir des réponses. Je lui avait tout expliqué dans les moindres détails pensant que cela n’aurait pas d’effet. On avait passé un long moment ensemble assises dans un parc plutôt que chez elle. Après un appel de ma mère, j’avais dû mettre fin à l’entretien et rentrer à la maison. Je ne pensais pas que j’allais avoir un quelconque souci. La confiance gagnée depuis un certains temps me suffisait. Jamais je ne me serais dit qu’on me ferait de telles choses. 

Le week-end passait à toute vitesse. Lundi arrivé, je prenais le bus comme tous les jours. Avant de partir, j’avais droit à un bisou. Ce matin la fut particulier. Au moment où je suis monté dans le bus, avec mes écouteurs, pas grand-chose. Je n’était pas assez en phase pour percevoir ce qui m’entourais. Tellement dans ma bulle que rien ne pouvait me déranger. Je ne voyais rien de ce qui se passait. Arrivé devant le collège une ambiance bizarre. Je cherchais ma copine, mais, ne la voyait pas. D’ordinaire, on se retrouvait tous les matins devant le portail, fin dans ce coin-ci. Pour la première fois, je ressentais un malaise. J’étais la cible des regards de tout le monde. Je pouvais apercevoir les lèvres bougées sans en comprendre le sens. On parlait sur moi. Que pouvait-on dire à mon sujet. Pour le savoir, j’avais enlevé un coté de mes écouteurs. Je compris bien vite de quoi s’agissait-il. La personne que je croyais être ma meilleure amie m’avais trahi. Elle avait divulgué mon secret. J’étais malade et tout le monde le savait. Je me sentais terriblement, mal. Je ne voulais pas être le centre de l’attention. Ce fut le moment le plus gênant de ma vie, je crois bien. Je suis parti en courant lorsque le portail avait ouvert, me dirigeant vers les toilettes pour respirer. Je n’étais pas sensé courir. Une sensation de mal-être envahissait mon corps. Je me sentais terriblement, mal. 

Au bout de quelques minutes, je me décidais à sortir de cet endroit délabré. Il fallait faire des travaux pour remettre a neuf ces toilettes. La sonnerie retenti et je montais en classe seul. Je me sentais salie par ce qui venait de se passer. Ce n’était pas quelque chose de vivable sur la durée. Je ne savais même pas comment ça allait évoluer. Pendant les cours, je pouvais voir les gens qui parlaient en me scrutant. Je ne pouvais continuer ainsi. Je tentais e les ignorais jusqu’à ce qu’un des élèves se décide à ouvrir grand la bouche et m’appeler la malade devant toute la classe. Sur le coup, la professeur de math se mit en colère. Elle demandait à l’élève en question de se taire. Il lui répondait que non et que j’étais. Malade. Prise de colère, j’avais hurlé devant la foule « oui, je suis malade et alors! Qu’est-ce que ça change? »  La professeur n’en revenait pas. Et moi non plus d’ailleurs. J’étais tellement énervé que j’étais en train de faire un malaise. Sur le moment ne sachant que faire, tout le monde paniquait. La prof avait appelé l’infirmière qui courait aussi vite que possible pour me rejoindre. Quelques minutes plus tard le samu arrivait pour me transporter. 

Je m’étais réveillé dans une chambre d’hôpital avec mes parents à côté. Ils étaient tout deux complètement paniqué. Que faire dans ce cas, rien. Je demandais ce qui s’était passé et le médecin me disait que j’avais fait un malaise suite à un trop-plein d’émotion. Bref, la maladie en pleine action. À cause de la trahison de ma copine, je me retrouvais dans un endroit que je n’aimais pas tellement. Je lui en voulais un peu. Après les cours elle était venu me voir. Elle voulait me présenter des excuses, mais je n’étais pas prête. 
Il me fallait tout expliquer a tout le monde y compris aux professeurs et j’en passe. Je me sentais très mal. 

Les jours qui suivaient, étaient compliqués. Il me fallait ignorer les élèves qui parlaient dans mon dos. Contrôler mes émotions était plus que difficile. Un professeur en psychiatrie n’aurait pas dit mieux. Les professeurs sachant que je n’étais pas de normal constitution me demandaient tout le temps comment j’allais. Les profs de sciences avaient fait des recherches pour parer à toute éventualité. Je me sentais pas à ma place. 

Un beau jour, après quelques semaines oppressantes, j’avais fini par exploser en plein milieu des cours. Presque calmement, je demandais aux professeurs et aux étudiants de me laisser en paix. Il ne fallait pas s’inquiéter. 11 ans que je vivais ainsi. Je savais que faire, comment agir. Ce n’était pas une autre personne qui allait m’apprendre, ni se faire du mouron pour moi. Les seules qui le pouvaient étaient mes parents. Ils savaient très bien que j’entrais à un âge délicat et voulaient me respecter le plus possible. 

J’ai dû apprendre à survivre après cette trahison. Mon amie s'est senti mal de m’avoir fait subir ça au bout de quelques semaines. Mon amie s'est sentie mal de m’avoir fait subir ça au bout de quelques semaines. Nous avions mis du temps avant de redevenir bonnes copines. L’année suivante, tout était rentré dans l’ordre. Il y avait toujours des professeurs qui étaient inquiets, mais, ne le montraient pas. La vie se passait comme si de rien était et tout allait pour le mieux.