Que j’en ai marre de ces expressions ridicules. Vous savez celle du genre « une de perdue dix de retrouvé » ou bien « après la pluie vient le beau temps ». Qui les avait inventées ? Et surtout pourquoi des personnes de notre époque les utilisait encore ? Je les avais entendus tellement de fois dans ma jeunesse que je n’en pouvais plus. A chaque rupture on me les rabâchés encore et encore, en espérant qu’à un moment ça aille mieux. Est-ce que vous connaissez vraiment quelqu’un chez qui ça a marché ?
Quand je m’étais fait larguer par Julie, une énième fois j’étais allé voir mon meilleur ami. Il faisait partie des gens qui avaient de l’argent, mais qui vivaient dans les quartiers malfamés de Marseille, vous savez le genre d’endroit que même la lune n’éclaire pas. Ca faisait des années qu’il était avec sa copine et tout se passait bien, alors j’allais lui demandé de l’aide, mais il ne me répondait qu’à coups d’expressions « Tu sais elle n’était pas faite pour toi ? »
-   Faites pour moi ? Mais tu crois qu’on les fabrique sur mesure les filles ? Dans ce cas-là celui qui est en train de fabriquer la mienne est un sacré incompétent parce qu’il n’y en a aucune pour moi.
-   C’est pas ça que je voulais dire c’est juste qu’un jour tu trouveras « chaussure à ton pied »
Je n’en pouvais plus de ces discussions. Les chaussures, les fabrications parfois on a l’impression que l’amour c’est un supermarché où rien n’est fait pour vous. Comme si vous étiez végétarien dans une boucherie. Tout ce que je voulais c’est que les gens fassent preuve de sincérité et m’expliquent pourquoi ça ne marchait pas pour moi. Alors je retournais voir la seule personne qui pouvait me le dire. Il fallait « battre le fer tant qu’il était encore chaud » (mince moi aussi je me mettais à utiliser ces expressions).  Alors je suis retourné voir Julie. J’ai tapé à sa porte et vu la tête qu’elle faisait elle n’était pas heureuse de me voir.
-    Qu’est-ce que tu viens faire ici ? dit-elle sèchement.
-   Je ne suis pas là pour qu’on se remette ensemble ni pour t’engueuler, je veux juste comprendre ce qui cloche chez moi, pourquoi tout fini mal. Dit moi les choses franchement sans détour ni expressions.
-   Expressions ? Quelles expressions ?
-   Rien, c’est une blague entre mes lecteurs et moi.
-   Tes lecteurs ? Tu crois encore parler à des gens ? c’est ça ton problème, tu ne vis pas dans ce monde, tu es déconnecté de la réalité et de ce que les gens veulent vraiment ce qu’ils sont vraiment. Nous ne sommes pas dans un film ou dans un livre, je ne suis pas une sorcière ou une guerrière, je suis ta copine, enfin j’étais ta copine alors soit plus terre à terre et soucis toi tes problèmes qui t’entourent.
-   Quels problèmes ?
-   Est-ce que tu me connais vraiment ? Tu sais ma date d’anniversaire ?
-    Alors c’était pendant la sortie de Hunger Games donc en décembre. Le 19
-    Et mon âge.
-   Comme la Reine Palmé c’est-à-dire 24 ans.
-   Tu vois c’est ça ton problème.
Elle claqua la porte et je n’avais pas vraiment compris la situation. Je me suis assis sur un trottoir regardant un ciel sans lune ni étoiles et je me suis imaginé ma vie parfaite. Le mariage, les enfants, le travail et tout ce qu’il s’en suivait. Un monde parfait sans pollution, ni embouteillages. Quand j’ai ouvert les yeux, un clochard s’éloigné en courant avec mon téléphone à la main. J’avais les yeux rouges et je me mis à avoir un rire nerveux. Il faut croire que dans ma vie je me suis toujours bercé d’illusion.